Pilier central de l’économie ivoirienne, l’agriculture emploie plus de 60 % de la population active et contribue à environ 20 % du produit intérieur brut (PIB). Reconnue pour ses cultures d’exportation, notamment le cacao, le café, l’hévéa et l’anacarde, la Côte d’Ivoire s’impose comme un acteur clé sur la scène agricole africaine. Mais derrière cette performance, de nombreux défis freinent encore l’émergence d’une agriculture véritablement durable et inclusive.
Un poids lourd du cacao mondial
La Côte d’Ivoire reste le premier producteur mondial de cacao, avec une production annuelle avoisinant les 2 millions de tonnes. Cette filière fait vivre près de 5 millions de personnes et représente plus de 40 % des recettes d’exportation du pays. Cependant, cette dépendance au cacao expose l’économie nationale à la volatilité des prix sur le marché international.
Vers une diversification des cultures
Face à cette vulnérabilité, les autorités ivoiriennes ont initié une politique de diversification agricole. L’anacarde, par exemple, connaît un essor impressionnant. En moins de deux décennies, le pays est devenu le premier producteur mondial de noix de cajou. D’autres filières telles que le manioc, la banane plantain, le riz et le maïs bénéficient également de programmes de soutien pour renforcer la sécurité alimentaire.
Les défis de la modernisation
Malgré son potentiel, l’agriculture ivoirienne reste majoritairement traditionnelle. Le faible accès aux intrants de qualité, aux équipements modernes, aux financements et à la formation limite la productivité. De plus, les effets du changement climatique – sécheresses prolongées, inondations, dégradation des sols – menacent la résilience des petits producteurs.
Des initiatives prometteuses
Des efforts sont en cours pour moderniser le secteur. Des partenariats public-privé se multiplient, les start-ups agricoles innovent en matière de services numériques, et des coopératives paysannes sont renforcées pour améliorer la chaîne de valeur. Le Programme national d’investissement agricole (PNIA), dans sa seconde phase, vise à améliorer les infrastructures rurales et à favoriser l’agro-industrie.
Une agriculture plus durable et inclusive
La transformation de l’agriculture ivoirienne passe aussi par l’inclusion des jeunes et des femmes, souvent marginalisés dans les systèmes agricoles. Des formations, financements et appuis techniques leur sont désormais dédiés. De plus, une attention croissante est accordée aux pratiques agricoles durables pour protéger les ressources naturelles.
Conclusion
L’agriculture en Côte d’Ivoire est à un tournant. Riche de son potentiel et de ses ressources humaines, le pays peut devenir un exemple de développement agricole en Afrique, à condition de relever les défis de la modernisation, de la diversification et de la durabilité.
