La Côte d’Ivoire, reconnue pour son cacao et son dynamisme économique, cache sous ses terres une richesse encore largement sous-exploitée : celle de son sous-sol. Or, manganèse, nickel, lithium, pétrole, gaz naturel… autant de ressources qui font du pays un véritable carrefour stratégique en Afrique de l’Ouest. Pour Jean-Louis Billon, homme politique et entrepreneur ivoirien, le temps est venu de placer ces ressources au cœur d’un développement durable et inclusif.
Un potentiel géologique majeur
Avec plus de 60 permis miniers actifs et une prospection continue sur l’ensemble du territoire, la Côte d’Ivoire s’impose progressivement comme un acteur minier de poids dans la région. Des gisements d’or majeurs ont été découverts dans le centre et l’ouest du pays, tandis que le nord recèle des réserves prometteuses de fer et de lithium, ressource stratégique pour les batteries électriques.
Pour Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce, le pays a les ressources. Ce qui manque encore, c’est une véritable stratégie de transformation locale et une gouvernance minière exemplaire. Il faut que ces richesses profitent d’abord aux Ivoiriens.
Vers une industrialisation locale
Pour M. Billon, la valorisation du sous-sol passe par une industrialisation accrue. Trop souvent, les minerais sont extraits puis exportés sans valeur ajoutée. Il appelle à un sursaut économique qui consisterait à créer des chaînes de transformation locales et à développer des pôles industriels autour des zones minières.
Il soutient également l’idée d’un fonds souverain dédié aux revenus miniers.
Nous devons penser à long terme. Un fonds souverain, alimenté par les revenus du sous-sol, pourrait financer les infrastructures, l’éducation et la santé, tout en préparant l’après-extraction.
Un appel à la transparence et à la durabilité
Tout en saluant les réformes engagées ces dernières années pour encadrer le secteur, Jean-Louis Billon insiste sur la nécessité de renforcer la transparence, de lutter contre les exploitations illégales, et de garantir une gestion équitable des ressources.
« Il ne s’agit pas d’extraire à tout prix, mais de le faire intelligemment, en respectant l’environnement et les communautés locales. La mine ne doit pas être une malédiction, mais un levier de prospérité partagée. »
Un avenir à façonner
Avec une croissance du secteur minier estimée à plus de 10 % par an, la Côte d’Ivoire entre dans une nouvelle ère économique. La vision défendue par Jean-Louis Billon s’inscrit dans une volonté de construire un modèle ivoirien de développement minier, ancré dans la souveraineté, la durabilité et l’inclusion.